D’abord, dès que je mets les clés dans la serrure, je me
sens en vacances. Que l’on viennent pour deux jours et une nuit, ou pour cinq
jours et quatre nuits, comme la dernière fois, c’est toujours le dépaysement complet.
N’étant pas venus depuis plus de trois semaines, on le retrouve ce
chalet : il nous attend là sans bouger, silencieux, prêt à recevoir notre
vie.
Mais l’hiver, c’est autre chose. On a coupé l’eau et on
chauffe uniquement avec le poêle à bois. Quand on arrive, c’est froid ! Je
me gèle les genoux à enlever les cendres froides de notre dernier séjour, ensuite
je prépare le feu. Avant que nous soyons confortables, ça prend bien deux
heures. C’est toujours une histoire de dosage aussi : si on met trop de
bois, on a ensuite trop chaud. Mais à force, on apprend.
Donc plus d’eau courante jusqu’au mois d’avril. Il faut
prendre des chaudières et aller chercher des réserves d’eau à même le lac.
Heureusement, il est juste devant, à moins de 10 mètres du chalet. En hiver, le
lac gèle partout et assez profondément, à part quelques endroits devant chez
nous, parce qu’il y a un bon courant. En cassant la glace, on peut facilement
s’approvisionner. Sinon, on va sur le pont : en dessous, l’eau n’est pas
glacée. Avec une corde, on lance le saut et l’on retire. Pourquoi l’eau ?
Pour tirer la chasse d’eau des toilettes, pour faire la vaisselle et pour se
laver. Pour boire et cuisiner, on prend nos bouteilles d’eau de source que l’on
remplit à un kilomètre de chez nous, une source qui coule toujours en hiver
comme en été.
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